La pêche urbaine.

Si vous êtes fatigué de soucis journaliers et le soir vous voulez vous détendre mais l’atmosphère étouffée des cafés d’été avec d’éternels hors d’oeuvres, des demis, et des cigarettes vous a ennuyé, alors prenez les lignes, descendez dans le quai et passez une grande heure à contempler la flotte. Ici, au moins, votre femme ne vous posera pas la question du type : «Où est l’argent?», qui pendant la crise résonne «outrageusement».
Depuis longtemps la pêche passe pour une occupation assez sûre, hors de toute politique et par conséquant aimée de plusieurs Russes.
Le temps où des esturgeons et des sterlets habitaient le fleuve en abondance et étaient accessibles par leurs prix à toutes couches de population s’est écoulé. Voilà pourquoi il ne faut pas compter sur la grande pêche. C’est le procès lui-même qui nous séduit. Le reste est le même qu’en temps d’autrefois : la ligne, la bobine, le fil, l’hameçon, le plomb d’hameçon, la flotte, les lombrics.
Pour que vous vous installiez confortablement au bord du fleuve, prenez la chaise pliante. On ne peut pas choisir longtemps la place, car tout le quai fort ensoleillé et ne garde aucun endroit ombragé. En même temps le fond de la rivière le long du quai est plat. Il n’y a ni fosses, ni remous, ce qu’aurait pu accumuler du poisson dans les places mentionnées. Essayez, quand même, d’occuper votre place hors de la portée de la musique éclatante sortant du café. Elle n’éffarouche aucunement du poisson, c’est à vous qu’elle paraîtra  importune.
Ensuite, appâtez votre hameçon et lancez vos engins en avant, contemplez fixement la flotte qui se balance doucement sur la surface de l’eau. Quelquefois un coup de vent subit fait des rides, ce qui gêne d’apercevoir le moment où le poisson mord à l’hameçon…
Peu à peu les pensées confondues de la journée passée s’arrangent. La tension vous abandonne.
Le mouvement de la flotte à peine visible, c’est à cet instant qu’on tire la ligne en arrière. Ce geste-ci ne doit pas être brusque, sinon vous déchirez les lèvres d’un poisson et lui, il s’évade.
Le bout de la ligne se replie, il vous semble que vous avez attrapé au moins la brème de dimension moyenne, la résistance est tellement fort que vos mains tremblent et l’imagination s’excite. Il s’est trouvé que c’était la grémille de 150 grammes que vous tiriez si obstinément.
Les passants vous admirent et et vous bénissent pour de nouveaux exploits.
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La memoire en couleur

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L’évènement télévisuel de la semaine dernière a été sans aucun doute la diffusion de la serie culte les 17 moments du printemps tirée du roman de Julian Semenov… en couleurs!

Tres curieusement la question qui fait débat n’est pas sur l’histoire qui fait partie de la culture populaire depuis longtemps mais sur l’utilité de coloriser cette série culte. Aux etats unis la question ne se pose même pas. Une série en noir et blanc ne vaut rien commercialement car la majorité des spectateurs changent de chaines ne voulant pas gâcher leur poste couleur avec des séries noir et blanc. Mais il s’agit ici plus d’un propos moral que commercial. Quelle est l’utilité réactualiser un monument de la propagande Soviétique? La fonction morale de l’œuvre est elle la même qu’a l’époque de son tournage? Est ce bien de donner du travail aux coloristes plutôt qu’aux auteurs et au acteurs d’aujourd’hui?

La question ne s’arrête pas a savoir si c’est utile ou inutile il s’agit aussi de savoir quelle couleur choisir. Et sur quoi baser son choix car après tout la mémoire  se trompe elle réinterprète les souvenirs. Certains choix de couleurs sont discutables et ont donne lieu a plusieurs recolorisations.

«La machine rouge» a surmonté les Américains.

L’équipe russe de hockey qui abattait avec facilité tous ses adversaires au cours des jeux anticipés du championnat du monde en Suisse a «arraché» péniblement la victoire aux Américains. C’est à l’avant-dernière minute de la troisième période que le forward russe a envoyé la rondelle victorieuse au but du gardien américain. Ce n’était pas le match spectaculaire. La lutte nerveuse et sans actions qu’ auraient pu provoquer l’enchantement des spectateurs durait tout le temps. Rappelons que le niveau professionel actuel de l’équipe américaine est beaucoup plus bas que celui de l’équipe russe. Cependant les Américains ont su imposer le jeu «visqueux» et ils dominaient pendant à peu près deux périodes. Vers la troisième période la tension s’est augmentée, deux ou trois fois le poteau a sauvé les buts de la prise, le même jeu «gluant» qui privait les Russes des leurs atouts :la rapidité et la combinaison.
Le duel russe-américain procurait toujours des surprises aux Russes. Depuis le commencement des jeux entre ces deux équipes, on peut nommer quelques matchs importants où les Russes avaient eu le dessous.
De fait, les Américains sont les adversaires plus incommodes que les Canadiens. Il est difficile de jouer avec les Canadiens, mais on sait à quoi s’attendre. Les Américains sont toujours imprévisibles.

Les filles allument.

Voilà ce qui se passe quand  deux bécasses âgées environ de 40 ans, propriétaires d’une datcha, se trouvent en plein air et sans surveillance. Personne ne sait maintenant où elles ont procuré les allumettes. Après avoir mis en tas le feuillage de l’an passé et sans se donnant de la peine de s’approvisionner de l’eau, elles l’ont incendié, hein. Le feu saisi par le vent s’est répandu rapidement sur la pente voisine et a brûlé toute l’herbe sèche et l’écorce des chênes.
En été ces arbres donnaient l’ombre salutaire aux passants et anoblissaient le paysage. Maintenant on ne sait pas s’ils survivront.
Ce n’est pas une grande chose mais la flamme a démoli aussi une datcha à la crête de la colline.
Les femmes s’agitaient vainement tenant aux mains les seaux vides car en ce moment-là on ne pompait pas de l’eau pour arroser le potager. Enfin quelqu’un de leurs voisins s’est avisé de rappeler les pompiers. Après le coup de téléphone l’équipe de pompiers est arrivé et dans une demi-heure l’incendie a été éteint.
Cependant, les femmes se sont remises fort rapidement d’une peur légère. Comme si de rien n’était, dimanche suivant, elles péroraient sur le sujet du plantage des jacinthes. L’une d’elles Antonina a remarqué qu’il serait utile d’ajouter du fumier sous les fraises du jardin.
En effet à quoi servait cette fôret? À cause d’elle on ne voyait pas le stationnement de la voiture près de la haie. En plus, il arrive que des jours froids, surtout en automne, viennent, alors il faut chauffer le pôele. Bref, si le feu n’avait pas dévoré cet îlot de verdure, on en aurait fait le bois à brûler. Il ne reste que à asphalter la pente car en automne les pieds s’enfoncent dans la terre trempée.

Dans le sens figuré le verbe «allumer» signifie l’action de s’amuser.d0bfd0b5d0bfd0b5d0bb3