Arkadi Kotz: Les murs

Cette chanson du groupe Arkadi Kotz est basée sur une musique datant de la guerre d’Espagne  reprise par les résistants polonais et maintenant les russes.

La version suivante est assez célèbre, elle est enregistrée dans un fourgon de police avec des personnes coffrées dans les rues en 2012.

Voici maintenant le texte:

стены
«Однажды дед говорил мне,
Когда светало вдали,
Мы с ним у дверей стояли,
И телеги мимо ползли.Видишь ли эти стены?
За ними мы все живем,
И если мы их не разрушим,
То заживо здесь сгнием.

Давай разрушим эту тюрьму
здесь этих стен стоять не должно
так пусть они рухнут, рухнут, рухнут
обветшавшие давно.

И если ты надавишь плечом
и если мы надавим вдвоем,
то стены рухнут, рухнут, рухнут
и свободно мы вздохнем

Руки мои в морщинах,
С тех пор прошло много лет,
И сил все меньше и меньше,
А стенам износу нет.

Я знаю, они гнилые,
Но сложно их одолеть,
Когда не хватает силы
И я прошу тебя спеть:

Давай разрушим эту тюрьму
здесь этих стен стоять не должно
так пусть они рухнут, рухнут, рухнут
обветшавшие давно.

И если ты надавишь плечом
и если мы надавим вдвоем,
то стены рухнут, рухнут, рухнут
и свободно мы вздохнем

Деда давно не слышно,
Злой ветер его унес,
Но мы с ним стоим все там же,
Под тот же грохот колес,

И когда кто-то проходит мимо,
Я стараюсь погромче петь,
Ту песню, которую спел он,
Прежде, чем умереть:

Давай разрушим эту тюрьму
здесь этих стен стоять не должно
так пусть они рухнут, рухнут, рухнут
обветшавшие давно.

И если ты надавишь плечом
и если мы надавим вдвоем,
то стены рухнут, рухнут, рухнут
и свободно мы вздохнем».

«Un jour, mon grand-père m’a dit,
Quand l’aube pointait au loin,
Nous étions debout près de la porte,
Et des chariots se traînaient devant.Tu vois ces murs?
Nous vivons tous derrière eux,
Et si nous ne les détruisons pas,
On va pourrir vivant ici.

 

Détruisons cette prison
ici ces murs ne doivent pas rester
Alors qu’ils s’effondrent, s’effondrent, s’effondrent
Ils sont délabrés depuis longtemps.

Et si tu pousses de l’épaule
Et si l’on pousse ensemble,
Ces murs s’écrouleront, s’écrouleront, s’écrouleront
Et nous respirerons librement.

J’ai les mains fripées,
Depuis, de nombreuses années se sont écoulées,
Et j’ai de moins en moins de force
Et les murs ne sont pas usés.

Je sais qu’ils sont pourris,
Mais il est difficile de les surmonter,
Quand on n’a pas assez de force
Et je te demande de chanter:

Détruisons cette prison
Ici ces murs ne doivent pas rester
Alors qu’ils s’écroulent, s’écroulent, s’écroulent
Ils sont délabrés depuis longtemps.

Et si tu pousses de l’épaule
Et si l’on pousse ensemble,
Ces murs s’écrouleront, s’écrouleront, s’écrouleront
Et nous respirerons librement.

Grand-père , on ne l’entend plus depuis longtemps
Un mauvais vent l’a emporté,
Mais lui et moi sommes toujours là, debout,
Sous le même grondement de roues,

Et quand quelqu’un passe,
J’essaie de chanter plus fort,
Cette chanson qu’il chantait,
Avant de mourir:

Détruisons cette prison
Ici ces murs ne doivent pas rester
Alors qu’ils s’écroulent, s’écroulent, s’écroulent
Ils sont délabrés depuis longtemps.

Et si tu pousses de l’épaule
Et si l’on pousse ensemble,
Ces murs s’écrouleront, s’écrouleront, s’écrouleront
Et nous respirerons librement.

   

Pour l’autre version:

стены
Он пел вдохновенно, он молод был,
А их там было — не счесть.
От песни у них прибывало сил,
Он пел, что свет где-то есть.
Они тысячи свеч зажгли ему,
Над их головами — дым.
Он пел: айда, разрушим тюрьму…
Они пели вместе с ним.Зубы решеток вырви у стен!
Клетки ломай, оковы рви!
Пусть стены рухнут, рухнут, рухнут,
Похоронят старый мир!

 

Скоро ту песню каждый знал,
Мелодия, даже без слов, Была им как свет, была как дурман
Для их сердец и голов.
И пели они, и хлопали в такт,
Хор канонадой звучал,
Оковы давили, сгущался мрак…
А он всё пел да играл:Зубы решеток вырви у стен!
Клетки ломай, оковы рви!
Пусть стены рухнут, рухнут, рухнут,
Похоронят старый мир!

Но вот они поняли, сколько их там,
Почуяли силу: пора!
И с песней двинулись по городам:
К свету — вперед — ура!
Кумиров в прах, булыжник в кулак —
Ты за нас или нет, гражданин?
Кто одинок — тот наш злейший враг!
А певец был все так же один.

Он видел ровный марш толпы,
Молча прислушиваясь к шагам.
А стены росли, росли, росли,
Цепи гремели на ногах…

Он видит ровный марш толпы,
Молча прислушиваясь к шагам.
А стены растут, растут, растут,
Цепи грохочут на ногах…

Il chantait avec enthousiasme, il était jeune,
Et là-bas des comme lui, ils étaient innombrables.
La chanson leur donnait des forces
Il chantait qu’il y avait de la lumière quelque part.
Ils lui ont allumé des milliers de bougies
Au-dessus de leurs têtes il y avait de la fumée.
Il chantait, allons-y, détruisons la prison …
Ils ont chanté en coeur avec lui.Arrache les dents des grilles aux murs!
Casse les cellules, arrache les chaînes!
Que les murs, s’effondrent, s’effondrent, s’effondrent,
On enterre le vieux monde!

 

Bientôt tout le monde connaissait cette chanson,
Sa mélodie, même sans paroles, c’était comme si la lumière, c’était comme une drogue
Pour leurs cœurs et leurs têtes.
Et ils ont chanté et claqué des mains en rythme
Le chœur retentissait comme une canonnade
Les fers pesaient, l’obscurité se faisait plus épaisse …
Et il chantait et il jouait:

Arrache les dents des grilles aux murs!
Casse les cellules, arrache les chaînes!
Que les murs, s’effondrent, s’effondrent, s’effondrent,
On enterre le vieux monde!

Mais voilà, ils ont réalisé combien ils étaient là-bas,
Ils ont senti leur force: le temps était venu!
Et avec la chanson ils ont parcouru la ville:
Vers la lumière – en avant – hourra!
Idoles dans la poussière, un pavé dans le poing –
Tu es pour nous ou pas, citoyen?
Ceux qui sont seuls sont nos pires ennemis!
Mais le chanteur était seul comme ça.

Il a vu  marche constante de la foule,
Se taisant prêtant l’oreille aux bruits de pas.
Et les murs grandissent, grandissent, grandissent,
Et les chaînes cliquetaient sur leurs pieds …

Il a vu la marche constante de la foule,
Se taisant prêtant l’oreille aux bruits de pas.
Et les murs grandissent, grandissent, grandissent,
Et les chaînes faisaient du fracas à leurs pieds …

   

Et voici la version polonaise:

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