Du travail et de la fatigue en France

Le débat – ou l’absence de débat sur les retraites en France- est étrange et renvoit à des idées bien plus anciennes. Qu’est ce que le travail et qu’est ce que la retraite? En France on se définit plus qu’ailleurs par son travail l’absence de travail c’est l’exclusion de la société alors même que celui-ci est souvent perçu comme fatiguant et que l’on ne pense qu’à s’en échapper avec les loisirs et à la retraite. Le mot travailler lui même vient de tripaliare (torturer puis accoucher), alors évidemment avec une telle vision travailler plus, travailler mieux,  ce n’est pas vraiment une priorité. L’amour du travail et des valeurs traditionnelles est même suspect il renvoit au fascisme, au nazisme…

Il y a bien sûr des gens qui sont heureux de travailler en France, par exemple l’illustratrice Chulie mais ce n’est pas encore la norme d’associer travail et plaisir.

Gaïto Gazdanov est un écrivain russe qui connaissait bien la société française pour avoir y longtemps étudié, travaillé et vécu. Dans son livre Chemins nocturnes il explique comment ses différentes expériences de travail salarié l’ont conduit à devenir taxi de nuit pour pouvoir être heureux. Là au moins il était libre et responsable de ce qu’il faisait son travail avait du sens, alors qu’à l’usine ou au bureau son action était absurde et inutile.

Когда я приехал во Францию, меня поразили два слова, которые я слышал чаще всего и решительно всюду: работа, усталость – в различных вариациях. Но те, которые действительно работали и действительно уставали, произносили их реже всего.

Quand je suis arrivé en France, les deux mots que j’entendais le plus m’ont frappés, travail et fatigue. Mais ceux qui travaillent réellement et ceux qui sont réellement fatigués les prononcent le moins souvent.

Il y a les discours et la réalité. Il y a ceux qui se plaignent et ceux qui font quelque chose.

Pourquoi les gentilshommes russes parlaient français?

Plusieurs fois je me suis posé cette question. Et je ne trouve pas de réponse sûre. D’un côté ils auraient suivi la mode du temps qui les obligeait à parler français. (A l’époque le français était la langue principale de diplomatie.) Alors c’est drôle. Dans le roman de Tolstoï «La guerre et la paix» très discutable du point de vue de la clarté de langue et de sveltesse de sujet, les héros parlent français entre eux. Pour quel but? Chez Tolstoï le français est bien bouffi et non naturel, privé de simplicité. D’ailleurs il y en a le même en russe. Je suis certain que les lecteurs se moquent de cet entortillage du style. Son roman est l’un des plus ennuyeux. La stylistique est terrible. À l’âge mûr je suis parvenu à lire les premières 150 pages. Et j’ai été au point de fermer le livre le plus vite possible. Les personnages vagues et troubles mal décrits, le français déplacé m’ont dégoûté. S’il y a la tâche d’écraser l’envie de lire, alors je vous le recommande.

Venez dans les campagnes Françaises!

medecin de campagne Après les hôpitaux ce sont maintenant les petites communes françaises qui vont recruter du personnel médical à l’étranger. BFM s’intéresse à ces agences de recrutement d’un nouveau genre qui vont chercher infirmières et médecins pour ces communes délaissées par le personnel Français. Revitalis est l’une d’entre elles.

L’adaptation et l’intégration à la campagne sont bien sûr difficiles, mais souvent c’est une solution intéressante.

Tourisme médical

tourisme

Le tourisme médical c’est pour les occidentaux d’aller se faire opérer dans des pays ou les actes médicaux non remboursés par la sécurité sociale sont moins cher.

Mais l’inverse existe également: une entreprise Ukrainienne propose ainsi aux Russes d’accéder aux soins en France, la France aurait le meilleur système de santé au monde. Ce qui est certain c’est que la globalisation fait que les cliniques doivent de plus en plus vendre leurs services a l’international.

Shity book

Je me demandais s’il fallait ou non faire une note là dessus ou non. Probablement pas mais à juger l’impact du coté français à ce que l’on peut lire sur les blogs il faut probablement en parler.

Thomas Clément a interviewé Frederic Beigbeder pour son dernier roman Au Secours Pardon (l’expression Shity Book vient du podcast):

On y apprend que Beigbeder est trop narcissique et paresseux pour avoir un blog sous un pseudonyme, mais qu’il donne une interview à un podcast plutôt qu’à une télé. Il attend qu’on viennent à lui plutôt que l’inverse.

Les réactions sur Internet sont très mitigées, il y a bien sûr les groopies:

Les trouvailles littéraires, dans les descriptions les plus longues, sont pleines de grâce et de gourmandise. On le sait, Beigbeder possède un humour décapant et une liberté de ton assez stupéfiante

., les passions qui se déchainent:

Frédéric Beigbeder n’est pas un écrivain, mais un homme d’influence…. Il doit son seul succès à la somnolence de la littérature française contemporaine.

mais aussi la critique scatologique:

Si il vous tombe sous la main, faites la même chose que sur la photo: JETEZ LE AUX CHIOTTES (mais faites attention à ce que ce gros paquet de merde « au secours pardon » ne bouche rien…)

, la critique déçue:

On a toujours l’impression qu’il écrit pour lui, pour briller quelque part, et note entre parenthèses les éléments qu’il ne faut pas qu’il oublie pour lancer une digression.

Ce qui est certain c’est que le roman est complètement irréaliste et n’a pas grand chose à voir avec la Russie réelle, ce n’est que les fantasmes d’un gosse français de 41 ans.

Je pense que tout le monde est assez éduqué en France pour se faire sa propre opinion sur Beigbeder et passer à autre chose (ou même sur Houellebecq ou sur d’autres encore), je voudrais juste dire que la Russie ce n’est pas comme ça. Et la France non plus d’ailleurs. Il ne faut surtout pas se fier à ses descriptions.