Mikhaïl Gorbatchev, Simples Confidences

Après Arte, c’est France 5 qui diffuse maintenant le documentaire de Gulya Mirzoeva sur Mikhaïl Gorbatchev, il devrait être diffusé à nouveau le 14 juin.

C’est un homme que l’on découvre parce que l’on connait mieux l’homme d’état et assez peu la personne humaine. Il nous parle son enfance près du Caucase, ses grand parents russes et Ukrainiens dont il ignore jusque très tardivement le sort tragique, victime qu’ils étaient du totalitarisme. Il nous montre des photos, nous parle de l’amour et de la force de son épouse défunte. Mais malheureusement là où le documentaire est trop faible c’est dans les années 80 lorsque Mikhaïl est au pouvoir et entreprend des réformes brusques,  on comprend bien que cet homme est profondément russe et dévoué à son peuple ce qui contrastait avec de nombreux autres dirigeants soviétiques (encore que sa grand mère était une vraie ukrainienne), les intentions de  Gorbatchev étaient donc nobles, mais cela ne suffit pas à faire une bonne politique. Une esquisse de critique est faite avec le discours de Sakharov qui se prononçait contre un régime présidentiel de l’URSS. En fait l’URSS n’existe plus, mais la Russie est effectivement dotée d’institution fonctionnant sur le mode d’un régime présidentiel avec peu de contre-pouvoirs. Mais la continuité entre la réforme des institutions soviétiques et les institutions russe n’est pas expliquée, elle est juste sous entendu comme allant de soi, je ne sais pas si cela est vraiment pertinent.

De même l’explication de l’échec des réformes de Gorbatchev est traité d’une façon très légère, voire même complaisante. On dit que ce serait un complot des Apparatchiks qui auraient organisé le sabotage à l’échelle du pays pour contrer leur adversaire politique, et la duplicité de Boris Eltsine, fin politicien, aurait empiré la situation. Cette explication semble un peu farfelue, même s’il est vrai que Gorbatchev avait à faire à une opposition au sein de l’appareil et que Eltsine était un remarquable homme politique, les explications de l’échec des réformes ne se trouvent pas là. Il semble à voir le documentaire que Gorbatchev était simplement coupé des réalités et ne comprenait pas vraiment les mécanismes économiques et sociaux. Et il semblerait que les années passant il n’a pas non plus mieux compris. Ce qui est tout à fait humain et compréhensible, un vieil homme à la fin de son existence, au seuil de l’éternité, veut se représenter au mieux. C’est dommage tout de même qu’aucune question intéressante y compris sur Tchernobyl, n’ait été posée à celui qui fut le premier secrétaire du parti socialiste en des temps de crises dramatique. Dommage. Peut être est ce un choix partisan de la journaliste, Gulya Mirzoeva, peut être est ce seulement de la déférence envers un vieil homme? Il faudra probablement encore longtemps avant d’avoir un regard plus objectif sur la période.

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