On ne sait jamais ce que le passé nous réserve d’Edouard Moradpour

L’été est arrivé, il est temps de parler des livres que l’on peut lire sur la plage, sous le parasol. Une fois n’est pas coutume on va parler d’un livre sur la France.
C’est un « Thriller », c’est à dire un livre sans prétention dont l’objet est l’émotion extrême qu’il peut procurer, la matière qu’il travaille c’est le suspense, l’attente de connaitre quel sera le contenu des pages suivantes. Donc finalement c’est difficile d’en parler longuement de faire un critique argumentée puisqu’on risque de déflorer les rebondissements du texte, de commettre un « spoiler », bref de détruire l’intérêt principal du livre. Et pourtant, on a envie de réfléchir sur cette histoire, sur ce texte, dire ce qui nous a plu et déplu. C’est une tache impossible, donc on va procéder ainsi: Lisez ce livre et ne lisez la suite de ce billet que plus tard.

Lisez-le livre pour plusieurs raisons:
-Il est court
-Le style est « parlé », ce n’est pas une langue littéraire qui ne sert qu’en littérature. C’est comme ça qu’on parle au bureau, en famille, avec les potes. C’est du français utile. Même si vous apprenez le français, vous n’allez pas vous enquiquiner pour une langue écrite que l’on ne parle pas en vrai. Pour illustrer ceci disons l’auteur écrit « du coup » ( en dehors des dialogues) dans le sens de « de ce fait ». On écrit pas cela en général de peur de se faire taper sur les doigts par l’académie française, mais c’est légèrement hypocrite puisqu’on l’entend constamment dans chaque rue de l’hexagone.
-C’est plein d’émotions fortes et de coup de théâtre, c’est rapide et intense comme un big-Mac ou un même peut être un whopper.
-On traite du thème de la réalité qui dépasse souvent la fiction.
-Il y a des descriptions très difficiles, comme celle d’un avortement clandestin

voici un extrait:

Je me disais que je n’aurais pas osé imaginer un tel couple dans un de mes romans, pourtant, j’en avais raconté, des histoires atypiques, mais là, j’avoue que j’étais un peu dépassé par les événements. En définitive, la réalité dépasse toujours la fiction car elle a bien plus de culot que nous, pauvres écrivains réduits à rendre des comptes. Eh oui, on ne peut jamais accuser la réalité d’en faire trop. Elle peut faire tout ce qu’elle veut, elle a tous les droits, la réalité!
Elle peut se permettre la folie, les excès, le mauvais goût, les pires horreurs, les trucs incroyables et même tirés par les cheveux, on ne viendra pas lui taper sur l’épaule pour revoir sa copie et lui dire d’un ton sec et outré : «c’est quoi ce travail, c’est n’importe quoi, tu exagères!… ». Alors moi, individu réduit à sa condition d’écrivain, je me régalais de voir se dérouler sous mes yeux une histoire improbable et j’avais très envie de la coucher sur des dizaines de pages, cette histoire, et le premier qui viendrait me dire : «ce n’est pas possible! », je lui dirai tout simplement que c’est «inspiré de faits réels» : ce fameux label qui signifie que non, l’écrivain n’est pas allé trop loin. Pas plus loin que la réalité, en tout cas. J’aurai le droit d’écrire cette histoire, point barre!
Ceci étant on peut regretter le point Godwin qui finit par arriver et les clichés qui demeurent indépassables.

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