Vladimir Vysotsky: Les chevaux difficiles

En ce mois de janvier il est difficile de ne pas poster au moins une chanson de Vysotsky. En effet pour ses 75 ans de très nombreux artistes donnent un concert d’avant Jubilé le 19 janvier à Crocus City Hall. Écoutons donc une chanson ensuite reprise par Graik Sukatchev, les chevaux. Elle date de 1972.

 Владимир Высоцкий – Кони привередливые
Вдоль обрыва по-над пропастью по самому по краю
Я коней своих нагайкою стегаю, погоняю.
Что-то воздуху мне мало: ветер пью, туман глотаю,
Чую с гибельным восторгом пропадаю пропадаю.

Чуть помедленнее кони, чуть помедленнее.
Вы тугую не слушайте плеть.
Но что-то кони мне попались привередливые
И дожить не успел мне допеть не успеть.

Я коней напою, я куплет допою,
Хоть немного еще постою на краю.

Сгину я, меня пушинкой ураган сметет с ладони
И в санях меня галопом повлекут по снегу утром.
Вы на шаг неторопливый перейдите мои кони,
Хоть немного но продлите путь к последнему приюту.
Чуть помедленнее кони, чуть помедленнее.
Вы тугую не слушайте плеть.
Но что-то кони мне попались привередливые
И дожить не успел мне допеть не успеть.

Я коней напою, я куплет допою,
Хоть немного еще постою на краю.

Мы успели в гости, к Богу не бывает опозданий,
Так что ж там ангелы поют такими злыми голосами.
Или это колокольчик весь зашелся от рыданий,
Или я кричу коням чтоб не несли так быстро сани.
Чуть помедленнее кони, чуть помедленнее! Умоляю вас вскачь не лететь.
Но что-то кони мне попались привередливые,
Коль дожить не успел, так хотя бы допеть.

Я коней напою, я куплет допою, Хоть немного еще постою на краю.

Le long du ravin, au-dessus du précipice, tout au bord
Je fouette mes chevaux de ma nagaïka, je les presse
C’est comme si l’air me manquait – je bois le vent, j’avale la brume,
Je pressens un funeste enthousiasme: je me pers! Je me pers!

Un peu plus lentement, chevaux, un peu plus lentement!
N’écoutez pas le fouet tendu!
Mais on dirait que je suis tombé sur des chevaux  difficiles,
Et je n’ai pas eu le temps de vivre jusqu’au bout, je n’aurai pas le temps de finir de chanter.

J’abreuverai les chevaux, je terminerai le couplet
Je resterai ne serait-ce qu’encore un peu au bord!

Je disparaîtrai, un ouragan de duvet me balayera de la main,
Et on m’emmènera au galop dans le traîneau sur la neige au matin.
Vous passerez d’un pas peu hâtif, mes chevaux!
Faites durer rien qu’un peu la route vers le dernier refuge!
Un peu plus lentement, chevaux, un peu plus lentement!
Mais on dirait que je suis tombé sur des chevaux  difficiles,
Et je n’ai pas eu le temps de vivre jusqu’au bout, je n’aurai pas le temps de finir de chanter.

J’abreuverai les chevaux, Je terminerai le couplet —
Je resterai ne serait-ce qu’encore un peu au bord!

Nous sommes arrivés à temps – on n’est jamais en retard au bon Dieu;
D’où les anges chantent-ils avec de si méchantes voix?
Ou bien est-ce la clochette qui a éclaté en sanglots?
Ou bien moi qui crie aux chevaux pourqu’ils ne tirent pas le traîneau si vite?
Un peu plus lentement, chevaux, un peu plus lentement! Mais on dirait que je suis tombé sur des chevaux  difficiles,
Et je n’ai pas eu le temps de vivre jusqu’au bout, je n’aurai pas le temps de finir de chanter.

J’abreuverai les chevaux, Je terminerai le couplet —
Je resterai ne serait-ce qu’encore un peu au bord!

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