кто-то ещё рисует
яркими красками:
знает любовь неземную
и ненависть страстную,
кто-то кричит в испуге,
плачет от радости,
но я дальтоник в кубе
– мне всё без разницы.я хочу
стать частью этой осени,
забраться в свой овраг.
или стоять, как Маяковский,
на шумном перекрёстке,
для всех ветров распахивая бронзовый пиджак,
и перестать надеяться – но я не знаю, как.
в синем солёном море
хочешь плескаться ты.
белое и сухое
– море моей мечты.
как на воздушном шаре,
сбросив ненужный груз,
на пузырьке в бокале
радостно вверх несусь.
чтоб пару часов, как прежде,
в мире пожить цветном,
а после уснуть в одежде
мёртвым сном.
я хочу
стать частью этой осени,
листом в её руке.
хочу остаться в ней навеки,
в гнезде на верхней ветке
глядеть в ночное небо через щели в скорлупе.
я хочу
стать частью это осени,
забраться в свой овраг.
или стоять, как Маяковский,
на шумном перекрёстке,
для всех ветров распахивая бронзовый пиджак,
и перестать надеяться – но я не знаю, как. |
Quelqu’un d’autre peint
Avec des couleurs vives:
il connaît l’amour sublime
Et la haine de la passion,
Quelqu’un crier de peur,
Pleure de joie,
Mais je suis un daltonien dans un cube
– ça m’est égal.Je veux
Être une partie de cet automne,
Me glisser dans mon ravin.
Ou rester debout comme Maïakovski,
Sur un carrefour bruyant
En ouvrant à tous vents
Ma veste de bronze
Et cesser d’espérer, mais je ne sais comment.
Dans la mer bleue salée
Tu veux y faire trempette.
blanche et sèche
– La mer de mes rêves.
Comme un ballon,
Ayant jeté les poids inutiles ,
sur une bulle dans un verre
joyeusement je me porte vers le haut.
Pour que deux heures, comme avant,
Dans le monde on puisse vivre en couleur,
et puis s’endormir tout habillé
et dormir à poings fermés.
je veux
Être une partie de cet automne,
Une feuille dans sa main.
Je veux rester en elle à jamais,
Dans un nid sur sa branche supérieure
Regarder le ciel nocturne à travers les fissures de la coquille.
Je veux
Être une partie de cet automne,
Me glisser dans mon ravin.
Ou rester debout comme Maïakovski,
Sur un carrefour bruyant
En ouvrant à tous vents
Ma veste de bronze
Et cesser d’espérer, mais je ne sais comment. |
J’ai enfin écouté la chanson du groupe Picnic, j’avoue que l’accompagnement musical est un peu vieillot pour moi mais les paroles sont si belles.
La chanson interprétée par Tatiana Zykina gagne en tendresse par la voix de la chanteuse mais curieusement, en écoutant toutes les chansons sur l’automne, à part Youri Chevtchouk, peut-être, les autres utilisent les images très abstraites, liées beaucoup au cosmos, la vraie langue russe s’y perd un peu. Or, la grande valeur de la langue russe est son mystère mais exprimé d’une façon claire, explicitée (oui, c’est un antagonisme mais c’est ainsi), et c’est ce mystère-là typique de la langue russe si présent dans les chansons de Chevtchouk que je ne trouve pas ou difficilement ailleurs.