Thèse sur le rock en URSS et en Russie

Le centre d’études slaves annonce qu’une thèse sera soutenue mercredi prochain à Paris par  Anna Zaytseva sur un sujet que nous abordons souvent sur ce blog, le rock russe et plus précisément une sociologie de ses intervenants, des lieux et des pratiques dans la capitale du nord entre 1970 et l’an 2000.

Elle aura lieu le 5 décembre à l’EHESS, dans la salle du conseil B, R -1, bât. Le France (190-198 avenue de France 75013 Paris), de 14 h à 18 h.

 Directeur : Alain BLUM, Directeur d’études (EHESS)
 Composition du jury :
 Myriam Désert, Professeur à l’Université Paris-Sorbonne
 Vincent Dubois, Professeur à l’Université de Strasbourg  et à l’Institute for Advanced Study (Princeton)
 Gilles Favarel-Garrigues, Chargé de recherches CNRS (CERI-Sciences Po)
 Laurent Thévenot, Directeur d’études (EHESS)
 Larissa Zakharova, Maître de conférences (EHESS)

En Quête d’Altérité : pour une sociologie des acteurs, lieux et pratiques de la scène rock à Léningrad / Saint-Pétersbourg dans les années 1970-2000.
Résumé : Le rock émerge en URSS en tant que « forme culturelle contestable », dont la pratique est soumise à une gestion différentielle et aléatoire par les institutions soviétiques. Les façons de légitimer le rock, adoptées par ses acteurs dans les années 1970 et 1980 accusent une évolution liée à la fois à la dynamique internationale du genre, et à la contrainte nationale (propre au « régime » et à la culture soviétique officielle). L’oscillation du milieu rock à Léningrad entre les deux univers, induit des modes originaux d’adaptation et permet une forme d’autonomie aux acteurs. Se trouvant dans l’épicentre des luttes politiques de la Perestroïka et consommé en masse, le rock redevient en Russie post-soviétique, une pratique plutôt minoritaire. De nouvelles figures de la création, inspirés des courants émergents et en rupture avec les modèles anciens de légitimité et d’altérité, se déploient, à Saint-Pétersbourg, à travers les clubs, établissements inédits pour la Russie, calqués sur leurs homologues occidentaux mais accusant des dynamiques propres. S’affirmant d’abord comme « underground » et  instance de reconnaissance confidentielle de musiciens (faisant partie alors du même microcosme), les clubs, sous l’emprise des processus de marchandisation, dès la fin des années 1990, redéfinissent leurs priorités et s’éloignent de ce rôle originel. Ils imposent de nouvelles contraintes aux musiciens. Ce processus restructure en profondeur les milieux de la scène locale,  appréhendés dans la thèse tant à travers les archives et publications diverses, que par à un travail continu de terrain, bénéficiant d’une ouverture comparative.

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