Cette chanson de Katia Ponomareva me fait toujours penser au célèbre tableau de Yuri Pimenov, La nouvelle Moscou, de 1937. Le tableau est exposé aux nouvelles galeries Tretiakov si d’aventure vous voudriez le voir en vrai.
C’est probablement le rythme très gai et les vues de la conduite à travers les rues de la capitales et des quartiers huppés de la banlieue qui m’y font penser mais aussi cette conductrice affranchie des règles machistes, cette femme libérée au volant.
Bien sûr cette chanson si elle est très gaie et accueillante au premier degré, au second degré elle est très ironique En effet, difficile de ne pas voir de second degré, quiconque a essayé de conduire de Moscou à la chaussée de Rublevskoe sait qu’il y a là des embouteillages permanents. Et certes, les voitures de luxe et de sport aux moteurs surpuissants y sont très nombreuses, mais la vitesse est plus proche de celle de la tortue que de celle d’un rallye automobile. D’autant plus que les cortèges officiels arrêtent fréquemment le trafic ce qui porte souvent la vitesse de la tortue à celle de l’escargot.
De même la question de l’immigration, n’est en général pas traitée de cette manière. Certes, il n’y a pas de régime de visa avec les républiques de l’ancienne URSS et les entrées de travailleurs migrants sur le territoire russe sont en progression, mais les russes sont en très large partie hostiles à cette situation. On l’a déjà vu la semaine dernière avec la chanson la colonisation est en marche.
Cette semaine la question s’est exprimée dans toute son ampleur avec le meurtre d’Egor Chtcherbakov, suivi par le déclenchement de manifestations, de violences, d’arrestations massives, la chasse à l’homme contre le présumé meurtrier et son arrestation ultra-médiatisée…
Précisons enfin que la chanson date de la fin de cet été, pendant la campagne électorale pour la mairie de Moscou.
МОСКВА Качу по Рублевке на маленьком джипе снуют под колесами стайки такси и люди как будто снимаются в клипе поют и смеются о чём не спроси. Москва Москва город скоростей |
MOSCOU Je roule sur en petite Jeep sur la chaussée de Rublevskoe Passent sous les roues les signes de taxi et les gens semblent tourner dans un clip Ce qu’ils chantent et de quoi ils rient faut pas me demander. Moscou, Moscou, ville de vitesse |
В уютной кафешке у самого МКАДа прекрасны и суши и стейк и самса Я всем, кто гуляет тут искренне рада мне нравятся жесты их и голоса. Москва Москва город скоростей |
Dans un petit café confortable à proximité de la rocade de Moscou De délicieux sushis et un steak et un samsa Je suis vraiment heureuse pour tous ceux qui marchent ici J’aime leurs gestes et leurs voix.Moscou, Moscou, ville de vitesse De bonnes personnes, un joyeux mélange Moscou, Moscou accueille les invités Bienvenue ! Vivez ici ! Bienvenue ! Vivez ici ! |
Гуляю одна по полночным Миусам, Иду на Тверскую – туда, где огни, И я улыбаюсь парням черноусым, Меня никогда не обидят они. Москва Москва город скоростей хороших людей весёлая смесь Москва Москва приглашает гостей Добро пожаловать! живите здесь! Добро пожаловать! живите здесь! |
Je me ballade seule à minuit Je marche sur la rue Tverskaya- où il y a des lumières Et je souris aux gars aux moustaches noires, Ils ne m’importunent jamais. Moscou, Moscou, ville de vitesse De bonnes personnes, un joyeux mélange Moscou, Moscou accueille les invités Bienvenue ! Vivez ici ! Bienvenue ! Vivez ici ! |
Jolie chanson, très joli refrain. Elle a un lien avec l’homme politique Ilya Ponomariov ?
la chanteuse, bien sûr, pas la chanson 😉
Oui c’est son epouse, mais vous avez déjà trouvé la réponse avec son autre chanson. 🙂
https://enrussie.fr/katia-ponomareva-et-rabfak-mon-depute/
Je crois que le second degré ne porte pas en premier sur les embouteillages… surtout avec les images de fin…