Micro-Quizz-trottoirs

Les micro-trottoirs américains ont été très discutés, ils confortent l’idée comme quoi dans ce pays continent que sont les états Unis la majorité des gens ignorent le reste de la planète.

Mais qu’en est il vraiment de la Russie? Longtemps le pays a été fermé, l’éducation très orientée, le pays est également un continent, le tourisme international de la Russie est un phénomène récent et pour l’essentiel limité à quelques sites Turcs, américains, Italien, Espagnols, Francais… La télévision Russe n’est pas toujours d’un très haut niveau culturel, l’internet pose de sérieuses limitations de débit suivant les régions… Bref quel est le résultat dans la rue de ce mix éducatif et culturel? Est ce que les Russes sont plus cosmopolites que les américains? On peut en douter.

AnubRu: Опрос россиян на городских улицах (20.56Mb)

Ceci dit ce n’est qu’une impression de la rue et pas une étude quantitative. Impossible de dire, grâce à cette vidéo, combien de Russes savent ou ignorent qui est Jacques Chirac par exemple.

PS: désolé pour poster des videos en Anglais et en Russe -et pas en français- J’essaierais de faire des videos mais je n’ai pas le matériel pour l’instant.

Pourquoi Jacques Chirac aime la Russie

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Jacques Chirac aime beaucoup l’orient et la Russie, dans ce discours prononcé à Saint Petersburg en 1997 il revient sur les raisons de son attachement à la langue de Pouchkine.

« …on me demandait pourquoi j’avais un lien particulier avec votre grand et beau pays. On se demandait pourquoi un jour j’avais voulu apprendre votre langue. Je vais vous le dire, parce que cette petite histoire a une morale.

J’avais 13 ou 14 ans et j’étais passionné par l’Asie, notamment par l’Inde. Je m’étais mis dans la tête d’apprendre le sanscrit. Je cherchais naturellement quelqu’un pour me l’apprendre – ce n’était pas facile – lorsque j’ai appris qu’un vieux Monsieur Russe, à Paris depuis longtemps où il avait fait tous les métiers pouvait enseigner le sanscrit. Je suis donc allé le voir et il a commencé à m’apprendre le sanscrit. Cela a duré deux mois. Parce qu’au bout de deux mois, il m’a dit : « tu sais, d’abord tu n’es pas doué et ensuite cela ne sert à rien d’apprendre le sanscrit. Alors si tu veux vraiment apprendre quelque chose, tu ferais mieux d’apprendre la plus belle langue du monde : le russe, et je vais te l’apprendre ».

Ce vieux Monsieur russe s’appelait M. BELANOVITCH, je suis heureux ici, parce qu’il était de Saint-Pétersbourg, d’avoir pour lui une pensée affectueuse. Il repose aujourd’hui dans le cimetière de Sainte-Geneviève-des-Bois, le cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois, d’ailleurs un cimetière créé par la famille de M. Jean de Boishue présent ici, qui est ancien ministre.

Ce M. BELANOVITCH m’a appris à parler quand j’étais jeune. Il m’a initié à la littérature russe, superbe s’il en est, servie par une langue extraordinaire, dans laquelle on trouve toutes les émotions et toutes les passions, toutes les intonations aussi qui sont celles à la fois du coeur et de l’esprit. Il m’a notamment appris à lire Pouchkine, ce qui m’a amené à faire effectivement une traduction de Eugène ONEGUINE.

Une traduction d’ailleurs – je devais avoir 19 ans – que j’avais envoyée à plusieurs maisons d’édition pour qu’elles la publient. Je me faisais des illusions. Je l’avais envoyée à une douzaine de maisons d’édition importantes, la moitié m’avait répondu que cela ne les intéressait pas, l’autre moitié ne m’avait pas répondu.

En 1974, j’ai été nommé Premier ministre, alors, j’ai immédiatement reçu un coup de téléphone d’un Monsieur qui était le dirigeant des Presses Universitaires de France, une grande maison française. « Ah ! Qu’il m’a dit, Monsieur le Premier ministre, nous venons de découvrir une extraordinaire traduction de Eugène ONEGUINE, nous voudrions naturellement la publier. Je ne sais pas pourquoi on ne l’a pas publiée avant, mais si vous pouviez nous faire quelques pages d’introduction nous expliquant l’histoire, alors nous serions heureux de la publier ». Je lui ai dit « écoutez, cher Monsieur, vous n’avez pas voulu quand j’avais 20 ans, vous ne l’aurez pas aujourd’hui, parce que je suis Premier ministre ». C’est comme cela que ma carrière dans le domaine de la traduction littéraire s’est interrompue.