Quelles sont les meilleures universités russes?

Quelles sont les meilleures universités russes? On est bien en peine de répondre à ce genre de question qui ne veut rien dire. Quelle est la meilleure université française?
Pour qui? pour quoi, dans quel domaine? est ce que l’on peut comparer l’INSEAD, L’Université Pierre et Marie Curie, L’école Polytechnique, L’école des beaux arts et L’INALCO par exemple? et selon quels critères?

Pourtant l’heure est au classements. Cet été l’université de Shanghai qui classe les universités selon leur rôle dans les publications de recherches au niveau mondial a classé deux universités Russes – l’Université Lomonossov de Moscou et l’Université d’Etat de Saint-Pétersbourg-.

Il y a deux ans Rusky Repertor désignait quelques meilleurs établissements supérieurs selon plusieurs critères et mettait notamment en avant des établissements non Moscovites ou Petersbourgeois . Il y a un classement 2009, puis plus récemment l’agence RIA établissait un classement plus complet de 360 établissements supérieurs après la réforme des procédures d’admission.

Bien sûr pour un étudiant étranger qui voudrait étudier en Russie la question ne se pose pas du tout dans les mêmes termes. En effet ses objectifs pour étudier en Russie sont différents de ceux d’un étudiant russe.

Techcrunch à Moscou

La semaine dernière se tenait la première conférence Tech Crunch in Moscow dans l’ancienne usine de chocolat Octobre Rouge au centre de Moscou. Bien sûr ni Moscou ni Skolkovo ne sont la Silicon Valley mais il se passe des choses dans le monde de l’internet.

La conférence se tenait principalement en Anglais et la vidéo est visible sur le site.

Bien sûr un des investisseurs ont prétendu que rien n’empêchait que des grandes entreprises comme Google ou Facebook soient crées en Russie. Car il y a tout en Russie: les talents, les technologies, l’infrastructure, l’argent… Sauf que les débats ont montré qu’en pratique l’environnement de la Californie est inégalable. Il y a certes quelques business angels éclairés en Russie mais pour l’essentiel les investisseurs russes veulent du hardware bien tangible dans lequel ils investissent eux même pas de l’internet et pas des fonds de capital risque professionels. Et règle générale les investisseurs étrangers ont du mal à venir en Russie, même le rachat de Darberry par Groupon cet été a beaucoup fait parler de lui.

Enfin on ne sait pas grand chose de plus sur la stratégie de Yandex, y aura t il une entrée en bourse ou non? Il y a déjà Yandex en anglais mais ce n’est pas vraiment encore une stratégie internationale, mais la recherche dans d’autres langues que le russe est déjà meilleure. Et comme le fait yandex à son habitude on peut passer tout de suite aux résultats des autres moteurs de recherche en bas de page.

haïssez vous les uns les autres!

Ceux qui prennent  le métro à Moscou sont familiers avec quelque chose qui n’est pas exactement l’amitié des peuples, des petits autocollants de Narodny Sabor. Devinez donc pour chaque symbole qui il faut haïr:

1. Les alcooliques
2. Les fumeurs
3. Les drogués
4. Les homosexuels
5. Les parasites (c’est à dire les immigrés et les juifs)
6. Les francs Maçons

Bien sûr vous pouvez trouver d’autres interprétations à ces symboles, certains internautes s’y amusent. Par exemple Interdiction de boire du vin de messe, interdiction de vacciner ses enfants, interdiction d’acheter du poulet, détruisez les suceurs de sang (pour les amateurs de Science Fiction qui confondent Narodny Sabor et Nochnoi Dozor), interdiction de poser des problèmes de géométrie.

Sinon le titre est un blague, bien sûr, aimez vous les uns les autres.

Connaissez vous le choux Magnat?

Le choux Magnat est une spécialité Française, de la Creuse, mais d’origine russe. C’est un choux de grande taille pouvant atteindre près de 15 à 20kg et aux qualités gustatives inhabituelles. L’histoire du choux remonte au milieu du XVIII ieme siècle quand le marquis de l’Estrange rapporta des semences de Saint Petersbourg. Le choux est un peu particulier puisqu’il lui faut 18 mois pour se développer et en particulier passer un hiver entier sous la neige. Le climat de Magnat convenait bien à ce choux et la production fut florissante jusqu’à la première guerre mondiale.

Ensuite la production baissa  du fait de la standardisation des systèmes de distribution et du manque de main d’œuvre masculine dans les villages et faillit être totalement oublié jusqu’à l’intervention de quelques agriculteurs qui sauvèrent cette espèce inhabituelle de la disparition. Aujourd’hui deux fêtes du choux ont lieu au printemps et en automne, et un livre de cuisine/santé est en préparation en collaboration avec la Russie.

(Photo Ici la Creuse A.C.)

Julia Kristeva au salon du livre Fiction/Non Fiction

Vous avez devant vous mesdames et messieurs une citoyenne européenne d’origine Bulgare et qui se considère comme une intellectuelle cosmopolite. Et c’est avec un sentiment de dette et de fierté que je porte dans le monde globalisé qui est le notre aujourd’hui les couleurs de la république Française dans les divers pays et continents. Je l’écris dans ce livre qui n’est pas encore traduit en Russe, je l’écris et je me permets de le répéter ici: nulle part on est plus étranger qu’en France, mais nulle part on est mieux étranger qu’en France. Pourquoi? parce que au delà de l’ambiguïté de l’universalisme, car vous savez que l’universalisme est issu des lumières Françaises, la tradition Française du questionnement, la place des intellectuels, et l’importance du forum politique dont les lumières sont un des exemples et qui caractérisent la culture française. Tout cela permet de relancer le débat intellectuel et de le relancer en France plus dramatiquement et plus lucidement qu’ailleurs. Ce débat intellectuel constitue me semble t il, le véritable antidote à ce que j’appellerais “la dépression nationale”qui caractérise beaucoup de pays aujourd’hui, peut être la Russie aujourd’hui, la France bien sûr. C’est également un antidote au Nationalisme qui est la version maniaque de la dépression .
Je rend donc hommage à la culture française, et j’en parle aujourd’hui parce que vous êtes dans un cadres où c’est la France qui est l’invitée d’honneur, qui m’a adoptée et qui n’est jamais plus française que lorsqu’elle rit d’elle même. Deux penseurs forts différents:
Saint Augustin: une seule patrie le voyage. Et une de mes héroïnes qui se trouvait dans le roman traduit en Russe, dit ceci: je me voyage. C’est une manière de dire, je suis multiple je n’ai pas d’identité fixe.
Jean de la Fontaine dans un texte peu connu mais qui est un texte français vous allez l’entendre parce qu’il s’agit de nourriture, le texte s’appelle le pâté d’endive, et bien Jean de la Fontaine dit “diversité c’est ma devise”.
L’homme et son langage nous apparaissent ici dans l’espace culturel européen, comme une mise en question, comme une interrogation permanente, qui ouvrent les mémoires, au delà des valeurs et des identités figées, à la vie du langage, à la vie de l’homme, qui ne peuvent en vie que s’ils sont une révolte permanente. C’est cette idée là de l’homme que je voudrais défendre avant d’arriver à la notion de liberté.
L’identité comme révolte permanente et comme épreuve de la vérité. On passe de Descartes à quelque chose d’autre et qui est la mise en question de l’identité, on arrivera à Freud. Il en résulte donc une étrange conception de l’identité. Nos identités ne sont en vie que si ces identités se découvrent étrangères à elles même. Autres. Différentes. Tel est le constat aussi de la littérature moderne, qui est une littérature carnavalesque, en dialogue, en sujet polyphonique, cette question de l’identité comme dialogue est aussi ce que les sciences humaines découvrent également, et que l’expérience psychanalytique met en évidence.
Je pense que nous n’avons pas encore pris les mesures exactes de cette identité polyphonique et de ces conséquence pour le pacte social et en particulier pour le sens de la nation. Si nous ne sommes des hommes et des femmes ivres en tant d’étrangers à nous même et bien il s’en suit que le lien social et la nation ne sont pas une association d’identités, mais une fédération d’étrangetés. On a du mal à traduire ce mot étrangeté en Russe, on dit souvent, одиночество что нибудь такого. это особиность excentrique et exceptionnel, spécificité федераци спесифичесносты ne serais ce pas la meilleure façon pour la nation de s’inclure dans l’espace européen? Europe comme fédération d’étrangetés, tel est mon rêve de liberté auquel je vais revenir.
Je suis convaincu que ce rêve ne peut être un véritable antidote à ce qui nous menace maintenant, Hannah Arendt l’avait appelé la banalité du mal, je l’appelle moi la banalisation des cultures et automatisation de l’espèce. Ils s’appuient sur une certaine vision de la nation et de la langue nationale. Il nous faudrait résister à l’universalisme banalisant et au communautarisme banalisant par une décomplexification de l’identité nationale. Et essayons de décomplexer l’identité nationale sans tomber dans le patriotisme nationaliste. Par exemple de l’exception française. Je pense qu’il importe de souligner la contribution spécifique de chaque pays dans divers domaines de la vie sociale. Parmi lesquels le développement culturel, son rôle dans l’histoire et sa valeur internationale que les autres peuples peuvent apprivoiser à leur tour de manière spécifique. J’ai préparé dans cet esprit, pour le conseil économique et financier français, un avis sur le message culturel français et la vocation interculturelle de la francophonie. Et je vais le résumer très rapidement parce que si nous parlons de la langue Française, ça mérite d’être dit . Il s’est forgé un aliage très particulier dans la culture Française, entre la langue nationale et les expressions culturelles. Et cet aliage est tellement fort et le goût de cette langue nationale qu’en France la langue est devenue presque l’équivalent du sacré. Je n’éentrerai pas dans les détails de cela mais beaucoup de ceux qui connaissent la culture française savent combien ce lien est important. En même temps ce sacré n’est pas figé, parce que c’est dans la littérature qu’il vit, qu’il respire et qu’il se modifie. Et last but not least, cette vie de la langue à travers la littérature, nous sommes appelés à le transmettre à l’étranger, d’abord dans la francophonie nationale avec les nouveaux venants pour leur apprendre le goût de Rabelais et de Voltaire, mais aussi pour transmettre cela aux autres et les inviter à avoir la même fiereté de leur propre langue nationale. C’est ce que je dis en ce qui concerne les autres membres de la francophonie que sont les ukrainiens ou les bulgares, qui n’ont pas le francais comme langue de partage mais qui acceptent ce gout francais pour la langue nationale.
Tout ca pour dire que la vision que j’ai de la culture européenne, qui était le berceau de l’identité, est devenue aujourd’hui le seul point dans lequel on se rend compte que l’idée d’identité est sinon futile du moins reconstructible et dépassable, que l’identité n’est pas un culte mais une interrogation et en tant que tel nous somme l’espace culturel mondial où nous allons à contre courant du culte actuel de l’identité. Vous avez le chinois qui croit qu’il est chinois, vous avez le musulman qui croit qu’il est musulman, et être le Francais, le Russe, le Juif quelque part ils croient qu’ils sont dans un culte de leur identité, comme la femme, le gay…dans l’espace européen, à coté de cette certitude, s’élabore une autre qui est l’identité est un questionnement., et cet antidote du culte est quelque chose qui fait respirer l’espace culturel mondial, c’est un antidote à la mondialisation banalisante, et aux heurs des identités que l’on appelle des heurs de religions, c’est pourquoi le rôle des sciences humaines et de la littérature, clarifie ce questionnement de l’identité est à comprendre comme un rôle fondamentalement éthique et de ce point de vue important à valoriser.
Ceci c’est fait dans notre culture parce que la culture européenne elle même est au carrefour entre l’espace gréco romain, la tradition juive biblique, la tradition chrétienne et la greffe musulmane, et nous arrivons avec cela à une notion de l’homme que nous devons comprendre dans sa multiplicité, et dans son essence interrogative, et non pas dans son essence identitaire figée. Europe est donc une identité politique qui parle déjà autant de langues sinon plus qu’elle ne représente de pays, et je suis très impressionnée de constater que les étudiants qui viennent me voir dans le cadre de l’erasmus, sont en position de se poser des questions sur le culte identitaire que l’on impose à droite ou à gauche. Cette identité polyphonique du monde européen, de l’homme européen, de la femme européenne est un atout, en même temps une fragilité, une difficulté ce n’est pas facile de coordonner tout cela. Mais c’est une respiration extraordinaire.
Le futur homme du monde sera à l’image de cet européen. Un sujet singulier au psychisme intrinsèquement pluriel. Bilingue, trilingue, multilingue, et le grand pari sera de savoir si par facilité va t il se réduire au globish english ou il utilisera le globish english pour le marché et il gardera le multilinguisme comme accès à cette intériorité polyphonique que nous lègue la culture européenne.
Pour aborder la question de la liberté, si vous permettez je vous demande votre attention, je vais faire un bref recours à la psychanalyse . J’ai eu l’honneur hier de recevoir le titre de docteur honoris clausa de l’université Lomonosov et je me suis rendu compte de l’importance qu’on la psychologie et la psychanalyse dans l’esprit des jeunes étudiants qui étaient là, quel que soit le soit disant déclin de la psychanalyse dont on nous parle aujourd’hui, le sujet tel que la psychanalyse le comprend, nous es légué par la tragédie greque. L’homme grec est un homme qui veut savoir. Il pose des questions à la sphinx, qui suis je? C’est l’homme de la science, il est sur un carrefour, il s’avère que c’est un homme tragique. Le sujet du savoir est le sujet de la tragédie. Qu’est ce qu’il veut savoir? Il veut savoir s’il aime. On lui montre qu’il aime son père, il veut tuer sa mère. Nous disons l’homme qui veut savoir est un homme tragique parce que c’est l’homme de “l’hainomoration”. Haine-amour- “hainomoration”. C’est le sujet de l’oedipe, l’homme qui veut savoir, c’est un homme tragique. Alors est ce que cet homme tragique n’est pas en difficulté aujourd’hui?
Je dis oui. Il est en difficulté parce que la famille avec papa, maman est en train de se détruire. L’autorité est en train de se détruire. Sur le divan qu’est ce que l’on entend. Les borderlines, les forselves, les personnalités comme si, ce que j’entends par les nouvelles maladies de l’âme. C’est à dire la toxicomanie, la violence, les maladies psychosomatiques. Sur le plan psychique Annah Arhent l’a constaté déjà, c’est le jugement même qui est en difficulté, les gens n’arrivent pas à penser, n’arrivent pas à juger. Nous avons créé en France un prix qui s’appelle Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes. Et nous allons donner ce prix au mois de janvier à une écrivaine russe, Madame Oulitskaya, parce que je pense et notre jury le pense. Pour la liberté des femmes il ne faut pas seulement se battre comme militantes mais il faut montrer que l’on peut penser librement. Et c’est ce que fait madame Oulitskaya sur le plan de la littérature et de ses positions politiques. Mais ce que je trouve en France c’est que beaucoup de jeunes femmes de banlieue, par exemple mais pas seulement, ne savent pas ce que veut dire le mot liberté et pour elle, le mot liberté ça veut dire choix. Mais c’est une façon mercantile de voir la liberté. C’est le marché qui nous demande choisir entre le produit x et y. La question de la liberté est beaucoup plus profonde, je vais l’aborder enfin.

Pour ouvrir les jeunes à la question de la liberté, nous allons accompagner le prix Simone de Beauvoir que nous allons décerner à Madame Oulitskaya, par un forum où nous allons demander aux jeunes des écoles de réfléchir sur des textes de Simone de Beauvoir sur la liberté pour amorcer la capacité de se pencher sur la subjectivité, libre ou pas libre. Ce qui me conduit à vous parler de deux notions de liberté que nous avons dans l’espace européen et que vous avez sans doute en Russie aussi et sur lesquelles je voudrais insister parce que cela rend les libertés aujourd’hui difficiles.
Après la chute du mur de Berlin, nous nous sommes rendus compte qu’il existe une différence entre entre deux modèles de culture, la culture européenne et la culture nord américaine. Je fais cette différence de manière, de façon schématique tout en pensant que ce sont deux versions que nous partageons des deux cotés de l’atlantique. Que ces deux versions existent aussi bien en Europe qu’aux états unis. Ce sont donc deux versions différentes mais complémentaires. La première c’est ce que vous trouvez chez Kant, dans la critique de la raison pure de 1781. Kant va écrire pour la première fois au monde que la liberté n’est pas une opposition. Banalement vous pensez que vous êtes libres si vous pouvez dire non. Si vous pouvez protester, si vous pouvez vous révolter. Kant ne dit pas ça. Vous êtes libres non pas quand vous dites non, parce que sinon votre liberté est subordonnée à ce contre quoi vous vous révoltez. Non, vous êtes libres quand vous pouvez prendre une initiative. Quand vous allez commencer quelque chose. Tout à l’heure madame a protesté, elle a bien fait, mais la véritable liberté c’est quand on trouve une solution. Donc la notion Kantienne de la liberté, c’est la liberté comme self begining, commencement de soi, sebst ampfang, qui néanmoins est subordonné à une cause, on est subordonné à la cause divine au mieux, c’est Dieu qui nous commande. Le devoir, la transcendance. Et l’on se rend compte de plus en plus que dans le monde moderne cette cause supreme c’est le marché. La crise financière en est un exemple. Qui gagne plus est le mieux placé. Donc la libre initiative, le self begining, est devenu une adaptation au marché. Cette liberté je ne la récuse pas. Je pense que pour tous ceux qui sont exclus du marché c’est important de pouvoir prendre sa place dans le marché. Je dis simplement, qu’elle n’est pas la seule et que ce serait regrettable que l’être humain réduise sa liberté à cette liberté adaptation.

Nous avons une autre liberté dans le monde de la culture européenne tel que je l’ai tracé à grands traits. Cette autre liberté a été développée dans le séminaire de heidegger qui était une analyse de la pensée de Kant et qui s’intitule l’essence de la liberté humaine, que je vous recommande, il s’agit là de la liberté comme rencontre surprennante avec l’autre. Je suis libre quand je vous rencontre dans votre altérité, dans votre différence et quand vous me rencontrez dans la mienne. Tout en gardant nos différences. La rencontre des différents, où ça se fait. Ca se fait dans l’exemple que je trouve et j’ai développé ça dans la présentation de mon travail au prix Olberg il y a quelkques années. Le gouvernement Norvégien c’est aperçu qu’il n’existe pas de sciences humaines dans le palmares du Nobel. Et ils ont créé le prix Olberg, les Norvégiens ont beaucoup d’argent parce qu’ils ont beaucoup de pétrole et ils ont créé ce prix Olberg pour honorer les sciences humaines. Et j’ai eu l’honneur de recevoir ce premier prix. Ce que j’essayais de dire en développant d’avantage. C’est que la liberté comme rencontre, comme rencontre de différent, se manifeste par exemple dans la création artistique, dans la fiction, on a dit non fiction , mais si vous regardez la philosophie française moderne, elle n’est pas seulement un discours systématique. elle est très souvent un discours systématique qui devient fictionel. Il y a beaucoup de littérature dans une philosophie de Rolland Bartes ou de Jaques Derida ou de Deuleuze ou de Julia Kristeva. Et c’est Freud qui nous a appris que la fiction est un lieu de liberté parce que le langage de la fiction est proche de la sensation de” la pulsion, de l’érotisme, de la mort, des profondeurs de l’être humain. Les Jésuites savaient ça, Baltazar Gracian disait “l’étrange profondeur des mots”.Et bien le philosophe des sciences humaines qui n’est pas capables de donner l’étrange profondeur des mots. Ben c’est pas la peine qu’il philosophe. Ca ne passe pas.

Nous sommes amenés dans le non fiction de passer par l’imagination et la pensée de Freud est constamment de passer de bord à bord entre ça. Donc c’est une liberté. C’est une liberté de pensé qui passe par l’interface de fiction et non fiction et c’est le rôle des sciences humaines et c’est la particularité des sciences humaines, leur richesse aussi. Une autre figure de cette liberté de Heidegger que je traduis à ma façon à travers Freud c’est aussi l’homme révolté. L’homme révolté de Camus. L’homme révolté qui n’accepte pas le Diktat. Qui dans le champ social se pose des questions. Qui essaye de transformer l’enfermement national ou nationaliste. Et puis aussi l’espace de liberté c’est l’espace de transfert. C’est à dire là où je crée un lien affectif avec l’autre et je parle à travers ce lien affectif qui est une sorte de relation amoureuse mais une relation amoureuse qui va être élucidée, que j’essaierai de comprendre pour pouvoir créer dans le champs social des relations de ce type.

Je vais finir par un autre exemple de liberté que j’emprunte à Hannah Arendt que je considère comme un génie féminin et j’ai consacré une trilogie à trois femmes qui sont pour moi des exemples de génie féminin au vingtième siècle. Hannah Arendt, Mélanie Klein, et Collette. Hannah Arendt s’est demandé à la fin de sa vie quelle était la forme optimale du lien politique. Elle n’a pas élaboré ça, elle est morte avec une feuille sur sa machine à écrire qui est une interrogation sur le jugement esthétique selon Kant et elle creuse cette idée de jugement esthétique. Qu’est ce que le jugement esthétique qui n’est pas un jugement au sens juridique du terme. Le bien et le mal. Je te condamne, tu es criminel etc. Le jugement esthétique dit elle d’après Kant se fonde sur le goût qui est le plus archaïque des sens. Le bébé entre en contact avec le monde à partir du goût. Mais le goût esthétique c’est quoi? Quand nous sommes dans un concert ou dans une pièce de théâtre chacun a son goût, et chacun juge à partir de son goût c’est à dire une relation affective irriguée par du jugement. Mais par réduite à du jugement. Vous voyez toujours à ce carrefour entre corps et sens. Ceux qui participent à ce concert ou cette pièce de théâtre, ils ont leur jugement chacun, individuel. Mais quand ils sortent ils ont la conviction d’avoir participé à un lien commun qui les rattache au texte musical ou dramatique.

Et bien Hannah Arendt imagine un jour un lien politique qui serait basé sur le jugement esthétique ou chacun garderait sa sensibilité de sujet sensible et lucide et qui feraient des communautés qui respectent cette singularité. Vous voyez l’utopie? c’est cette utopie là qui est je crois à l’étape actuelle de l’humanité, de toute civilisation comprise le point le plus avancé où l’être humain ait pensé la liberté. C’est mon rêve et j’aimerais que vous y réfléchissiez après la fin de ce forum, de cette rencontre et de cette foire du livre. Je vous remercie de votre attention.

In Vino veritas, in aqua sanitas!

Une interview à faire froid dans le dos à lire dans Izvestia de Vladislav Spirin, du service fédéral de régulation du marché de l’alcool fsrar.

Selon ses services donc 70% du Cognac et 41% du vin sont produits en Russie à partir de rien. Pas vraiment qu’ils tombent du ciel, mais ils sont produits dans des usines un peu comme celle qui apparaît dans le film le Jour des élections, ou il suffit de se tromper de colorant pour produire du vin vert comme du sirop de menthe mais qui a le même goût que le vin normal. En fait à la lecture de l’interview on comprend que c’est l’état (qui sans le vouloir vraiment) encourage ce genre de pratique et décourage la vente de produits authentiques de qualité. Etant donné que les hommes à la tête de l’état semblent avoir une vision claire de la situation et n’ont pas peur de l’exprimer, on peut ne peut qu’être confiant.

En attendant vieux vaut boire de l’eau, c’est plus sain.

Quels sont les blogs en Français en Russie?

Depuis longtemps je voulais présenter ma blogroll plus en détail, parce que si j’ai un blog en Français sur la Russie c’est surtout et avant tout parce que je lis des blogs en Français sur la Russie.

  • Brisons la Glace avec Moscou: Frank écrit très fréquemment. C’est un parisien qui vit depuis plusieurs années déjà à Moscou. Il n’avait aucune affinité particulière avec la Russie en débarquant à Moscou (et encore c’est une litote) , mais aujourd’hui il aime vraiment Moscou. Il a un regard plein d’humour et de fraîcheur sur la vie à Moscou et le monde de la publicité.
  • RoxyLife: Des ravioles aux Pelmeni, de la France à la Sibérie.  Vous apprendrez beaucoup sur Samara, sur Omsk, sur la Russie…
    A lire absolument!
  • Plume est une Russe de Moscou. Vous croyez que cette mégalopole est une horreur architecturale, que ses habitants sont des monstres de l’apocalypse corrompus par l’avidité et la luxure et tous les autres péchés capitaux? Lisez son blog et vous découvrirez qu’il y a aussi des êtres humains formidables qui habitent cette ville qui est pleine de trésors architecturaux.
  • Georges Nivat: Il n’est pas en Russie, il n’a pas vraiment un blog puisque le journal suisse dans lequel il écrit ne propose pas le flux RSS de ses articles, mais bon il est passionné de la langue et de la culture russe et ses billets sont souvent intéressants à lire.
  • Lizotchka: Lise a longtemps habité à Saint Petersbourg et elle écrit beaucoup sur cette ville qu’elle aime beaucoup mais aussi sur la Russie, la France et leur histoire.
  • Louise à Kaluga: La vie de famille et de nombreux articles très détaillés sur les spécificités russe, les curiosités touristique, l’histoire de icones… Très instructif et très vivant je vous le recommande chaudement.
  • Valérie parle de cuisine, c’est un blog culinaire seulement, mais comme bien se nourrir est la chose la plus importante au monde je l’ai dans ma blogroll. J’aime beaucoup la recette du CheeseCake (c’est pour ça que j’ai mis cette photo) mais il y a également des recettes plus russes.
  • Stéphane le dessinateur: KapMoscou est un blog de dessin. A l’origine il y avait un dessin par semaine, mais malheureusement notre ami breton ne dessine plus autant qu’il l’aimerait. Manque de temps ou d’inspiration. C’est dommage parce que ses dessins sont souvent consacrés à des spécificité culturelles russes.
  • Pierre Avril est correspondant du Figaro à Moscou. C’est un journaliste professionnel mais qui parle dans son blog comme un simple Français en Russie. Le blog avait été initié par ses prédécesseurs correspondants à Moscou, et il a un très large lectorat et des commentaires souvent enflammés malgré la modération faite par le journal.
  • Anastasia Kirilenko est une journaliste russe qui tient un blog sur le site de courrier international. Elle n’a peur de rien, et surtout pas d’aborder les sujets qui fâchent. Elle écrit sur ce qu’elle ne peut pas passer sous silence parce qu’elle refuse que la résignation, le fatalisme et la médiocrité soient les valeurs nationales.
  • Aurialie est une lectrice de la blogosphère Russe et sélectionne ce qui est le plus frappant dans ses lecture. Cela traite essentiellement de la question des droits de l’homme, les blogs sont des espaces de liberté d’expression tout à fait remarquables.
  • Alexandre Latsa a intitulé son blog Dissonance car il compte être une voix dissonante dans sa présentation de la Russie.
  • Hugo Natowicz: Hugo est journaliste il a intitulé son blog impression de Russie car c’est ce que forcément tout y est très impressionnant et souvent loin des idées toutes faites.

Il y avait bien sûr beaucoup plus de blog dans ma blogroll mais malheureusement ceux ci ne sont plus actifs. J’espère seulement qu’il y en aura beaucoup plus bientôt, que l’on parlera plus encore français en Russie et Russe en France.

(edit 6 décembre) Je viens de découvrir un très bon blog a Irkusk: Le journal de Sibérie de Paul. Paul est journaliste passionné, curieux, cultivé mais pas engagé, bien au contraire dégagé. Ce n’est donc pas chez lui que l’on verra de la mauvaise foi. Le blog est supprime quelques semaines après sa création

(edit 17 février) Le blog Réalité Russe présente une réalité d’un réalisme très réaliste.

Le sens du cérémonial

La vidéo que poste Franсk aujourd’hui me fait penser que les Russes ont le sens de la cérémonie pour certaines fêtes. Par exemple le 1er septembre, le jour du savoir, ce n’est pas la vraie rentrée des classes mais plutôt une journée de reprise de contact entre les équipes enseignantes et les élèves. Pour les plus jeunes, les élèves de la première classe c’est un très grand jour ils sont habillé dans un costume de circonstance, les petites filles portent des rubans dans leurs cheveux. Bien entendu out le monde apporte beaucoup de fleurs et de chocolats pour les professeurs et l’administration, l’entrée de l’école est décorée de ballons. Après les présentations et les discours, l’ouverture de l’école et la première cloche qui sonne sont joyeusement mis en scène comme un petit sketch.

Mais je vous laisse plutôt regarder ma rentrée dans une petite école à l’ambiance bien sympathique et bon-enfant. Les cours ne commencent pas vraiment ce jour là. Le jour du savoir est avant tout une fête.



Quel est le marché des fleurs coupées en Russie?

A lire Frank on pourrait croire que le marché des fleurs coupées est en Russie le plus mature au monde. C’est vrai que la fleur coupée est un produit qui tient aussi bien du cadeau que de la décoration intérieure, deux postes importants au cœur des Russes. Mais le marché est encore très dynamique et loin d’avoir atteint sa maturité. Il y a certes un appétit certain pour les fleurs mais, les Russes ne consomment pas des bouquets comme les Allemands ou les Hollandais.

Il faut dire d’abord que les températures à Moscou sont extrêmes. Très chaud en été et très froid en hiver. Invivable quoi pour une fleur (pour un homme c’est déjà difficile). Il suffit de faire un tour au jardin botanique au mois de juillet pour comprendre l’abîme entre la France et la Russie, l’immense diversité des variétés de roses françaises, et les roses d’origine russes plus rares.

Les fleurs sont donc massivement importées (pour près de 90%). Mais comment tenir correctement le voyage en avion entre l’Afrique ou l’Amérique du sud et la Russie? Ce sont des variétés spéciales qui sont donc cultivées et transportées, achetées, revendues, retransportées. Des fleurs qui restent belles longtemps. Mais qui n’ont aucun parfum. dans son enquête Flower Confidential la journaliste Amy Stewart décrivait clairement vers quels produits dominants s’était progressivement orienté le marché des fleurs coupées du fait de la mondialisation de la production. Des fleurs esthétiquement parfaites et prêtes à subir un tour du monde, et même pourquoi pas à endurer toutes les atmosphères,à être vendues avec les fruits et légumes mais sans parfum.

La Franchise française « au nom de la Rose » par exemple semble bien réussir en sachant allier qualité et prix. Le Courrier de Russie consacre en ce moment un article à Florence Gervais d’Aldin de Feïa Rozi qui cultive des roses près de Kaluga (des roses parfumées).

Les Russes sont de gros consommateurs de fleurs, mais elles se vendent principalement d’octobre à juin avec notamment un pic en février, lors de la Saint Valentin, et en mars pour la Journée des femmes. Ce jour, certains fleuristes font parfois jusqu’à 50% de leur chiffre d’affaires.

Effectivement comme dans le reste du monde les fleurs se vendent quand elles sont le plus cher, le plus difficile à produire. La saint Valentin (la rose) est en février pas en Juillet. La fête des femmes (la tulipe) est en mars pas en mai. Amy Stewart rapportait le cas de ce producteur hollandais qui philosophait sur l’absence de fête qui doperait la consommation de fleurs en été. Pourtant le pouvoir Russe a mis en place une fête destinée à remplacer la Saint Valentin (pas très slave comme fête et pas très famille, de quoi rebrousser les poils des amis d’Alexandre Latsa). C’est donc la fête de la fidélité, de l’amour conjugal et de la famille le 8 Juillet, c’est le jour de Pierre et Fevronie (des saint orthodoxes dont le mariage est un modèle pour les bons chrétiens). La fleur est une fleur toute simple que tout le monde trouve dans les près ou à sa datcha, et très slave, la Marguerite.

Bref, malgré ces efforts de la Douma et du gouvernement, les fleurs se vendent en hiver, l’amour hors mariage et l’infidélité existent dopant du même coup les ventes de fleurs. Le 8 mars comme le souligne Florence Gervais d’Aldin n’est pas comme en France un jour de manifestations et de revendications sociales (au point que les fleuristes doivent miser sur la fête des grand mères) mais est une journée où l’on offre des fleurs à toutes les femmes et qui voit une explosion des ventes et des prix.

Le marché des fleurs en 2009:

-Premiers pays fournisseurs 90,5% Les Pays-Bas, l’Équateur et la Colombie.
-Fournisseurs secondaires  7,1%: Kenya, Israël, Éthiopie, Thaïlande et la Hongrie
– les restes du monde 2,4%

En Russie les principaux producteurs sont Selhozprominvest ( Krasnodar), suivi du GUP (entreprise publique) « Sud » (Karatchaïévo-Tcherkessie), GUP Moszelenhoz « (huit fermes horticoles: Izmailovsky, Pervomaisky, Ostankino, Mytishchi, Oulianovsk, Ruza, Moscou, Kaliningrad), JSC Rose Garden « (région de Kalouga), OJSC » Galanthus « (Kalouga); Agrofirma Kosino » (Moscou) Ltd « New Holland » (région de Léningrad), LLC « Nord Dream » (région de Léningrad) et « Fleurs d’or » (région de Nijni Novgorod).