Foire aux Millionnaires!

C’est la semaine prochaine que se tient a Moscou la traditionnelle foire aux Millionnaires.

Produits et services de grand luxe seulement. Indispensable en ces temps de crise.

Mais il y a une question que vous devez tous vous poser, comment devient on millionnaire en ce moment?

Il y a deux solutions: pour la première il suffit d’être milliardaire et d’être touche par la crise, c’est la solution que recommandent tous les banquiers.

Qu’est ce que le bonheur?

Selon un sondage récent 77% des russes se disent heureux, mais quel est leur idée du bonheur? Elle est à l’image de la réussite individuelle et de l’harmonie familiale.

Au bonheur s’était substitué la promesse de son avènement, mais en
attendant, il fallait patienter, se serrer la ceinture, oublier
temporairement ses propres intérêts et, parfois même, ses besoins
élémentaires. Les gens ont attendu durant des années et des décennies,
se refusant tout, effectuant un travail exténuant sur les chantiers de
construction, vivant dans des baraques froides et surpeuplées, faisant
la queue, des heures durant, pour acheter du pain…

 

La formule du bonheur

A présent, l’époque et les idéaux ont changé, de même que la formule du
bonheur. Pour les Russes, elle comporte, avant tout, une maison
individuelle (69%), un mariage heureux (65%) et un travail bien
rémunéré (57%).
Seuls 8% privilégient un travail utile au bien public.
Il n’est pas anodin de constater qu’en 1991, 21% de nos concitoyens
étaient prêts à se contenter de l’utilité de leur travail.

L’arbre au voeux

SDIM0460

En cette fin d’automne Moscovite un curieux arbre se remplit de feuilles noircies alors que les autres perdent leurs feuilles jaunies. C’est l’arbre porteur de tous les désirs les plus chers de chacun. On inscrit son voeux sur un petit papier, sur une carte de metro et on le plante sur l’arbre. Trouver un bon travail, un bel appartement, tant de désirs de vie font le feuillage de cet arbre si singulier.

Blog revival

Ça y est je me décide à faire revivre ce blog. Beaucoup de modifications y seront apportées, mais on parlera toujours de la vie en Russie qui est sa raison d’être.

Je vais commencer par rencontrer les quelques bloggers francophones de Russie.

Ce soir j’ai rencontré ce soir Frank qui a un Blog très actif et une capacité d’étonnement toujours fraiche sur la vie Moscovite: Brisons la glace avec Moscou. (non il n’y a pas de contrepèterie dans le titre du blog ce n’est pas la peine de chercher mais l’humour est toujours présent dans les billets).

Mon billet préféré est celui consacré aux peintres. La peinture est appliqué à chaque printemps sans décapage préalable si bien que les couches de peintures se superposent chaque année déformant les objets recouverts et en leur conférant des formes surréalistes. Le premier mai lors de mon arrivée en Russie j’ai été victime d’un banc fraichement recouvert mais dont la peinture semblait très ancienne. J’ai du jeter mon Jean car la peinture ne part pas avec les solvants courants.

Plusieurs règles à suivre pour nos amis:
– utiliser la peinture la moins résistante au temps (il faut bien du boulot pour l’année prochaine) et avec la pire qualité – en bref celle qui schlingue le plus.
– Ne pas se préoccuper des règles de sécurité: peindre à 5m du sol sans harnais, avoir le nez dans le pot sans masque durant 24h de suite…
– Faire ça le plus vite possible (la période estivale est courte) et donc de façon la plus dégueulasse possible. Ne pas vraiment finir le boulot et ne faire que les parties visibles.
– Ne pas réparer les murs avant de repeindre.
– Si possible créer des dégâts collateraux pour avoir du boulot en plus.

Laissez vous surprendre par ce blog qui offre un regard frais et impertinent sur Moscou. Il existe depuis le début 2008 et compte plus de 120 billets.

Un roman Français sur la Russie

Marc Dugain
Le Livre de Marc Dugain, une exécution ordinaire, se passe en Russie, de l’union soviétique de Staline à la Fédération de Poutine. Le projet est intéressant et le livre bien construit, seulement, la grande difficulté est d’écrire un livre sur des évènements récents tout en ayant une culture extérieure. On projete forcément une langue et une façon de penser qui sont anachronique et étrangère au pays sur lequel on écrit (Marc Dugain est de culture Franco-Américaine).
Ce biais d’écriture peut passer lorsque l’on écrit sur des évènements anciens ou des civilisations disparues, personne ne viendra critiquer si vous faites un roman qui se passe à la cour du pharaon d’Egypte. Même si cela est tout à fait invraissemblable, à part quelques archéologues intégristes on ne vous en tiendra pas trop rigueur. Sur des évènements plus récents la tâche est difficile.

Alexi Ipatovtsev critique ici, au micro de Jean Lebrun, le livre en démontrant que la langue est invraissemblable, en particulier sur la période soviétique, le deuxième écueil est l’interprétation historique du nationalisme russe.

Au delà du vocabulaire ou des métaphores (l’assassinat de JFK par exemple ) qui dénotent bien que le roman n’est pas écrit par un soviétique ou même un russe, la question centrale du roman pose problème. C’est un roman sur l’enfermement, enfermement des sous mariniers qui attendent la mort dans leur sous marin échoué, enfermement des Russes dans un système totalitaire qui transcende les ages et les régimes selon Marc Dugain. Ce n’est pas faux, il y a tout un ensemble d’anecdotes et de clichés qui sont repris dans le romans qui ne sont pas faux, mais il ne forment pas un tout. Il manque toute une partie pour que cela colle. Il manque un véritable liant. Le sentiment patriotisme et son ambivalence n’est pas suffisamment présente dans le roman à mon sens. Les propos des protagonistes sont très cyniques et ne collent pas vraiment. Entreprise difficile d’écrire un roman de l’intérieur en étant franchement à l’extérieur. Marc Dugain aurait du développer beaucoup plus le personnage du journaliste Francais qui apparait dans le roman, car il est bien mieux à même de comprendre la psychologie d’un journaliste américain ou français que de comprendre les ambivalences de celle d’un professeur ou d’un militaire Russe, sans même parler de celles de Poutine ou de Staline qui ne sont pas crédibles.

En définitive il s’agit d’un roman traitant d’un thème intéressant avec des images bien trouvées mais auquel il manque tout de même un je ne sais quoi et un presque rien.